Le sang des pierres, Johan Theorin
4e de couverture
Avec L’Heure trouble et L’Écho des morts, Johan Theorin s’est imposé comme un des maîtres du polar scandinave. Il revient ici sur son territoire de prédilection, l’île d’Öland, avec un suspense virtuose.
À la fonte des neiges, les gens du continent réinvestissent l’île. Peter Mörner s’est installé dans une vieille maison dont il a hérité pour trouver la paix, loin de son père. De sa villa flambant neuve, Vendela Larsson regarde cette lande dont elle connaît tous les secrets. Quant à Gerloff, vieux loup de mer de 85 ans, il a voulu revoir, peut-être pour la dernière fois, le soleil de son enfance… Mais pour eux, le printemps ne sera pas comme les autres. La mort rôde en cette nuit de Walpurgis qui célèbre traditionnellement la fin de l’hiver, et les drames du passé, dont témoigne la couleur rouge sang de la falaise entre la carrière et la lande, resurgissent…
Mon avis
Comment décrire un OLNI, un objet littéraire non identifié? Je vais essayer de m'y risquer, mais la tâche sera rude.
La 4e de couverture nous prévient d'emblée pour ceux qui, comme moi, ne connaissent pas Johan Théorin. Il s'agit d'un bon vieux polar. Mais elle ne nous prévient pas qu'il nous faut oublier aussitôt tous les codes du polar que nous connaissons.
Ici pas de vieil inspecteur à l'imperméable poussiéreux, pas de meurtre dès les premières pages, pas de tension (apparente...) dès les premières pages du livre.
"Un polar? Vraiment...?"
Je crois alors que j'ai été trompée par la marchandise...
L'auteur nous décrit des histoires de familles, toutes installées sur la lande de l'île d'Oland. Ces familles ont leurs lots de malheurs, de doutes, de désillusions. Frappées par la maladie, la mort, la vieillesse, elles essaient d'y faire face courageusement.
Au milieu de ces familles, nous découvrons l'importance des Elfes et des Trolls au quotidien pour les âmes solitaires de l'île. Ces êtres constituent pour elles une compagnie acceptable.
Des Elfes, des Trolls, mais en fait c'est un livre de Fantasy?
Que nenni. Il s'agit bel et bien d'un polar mais à 1000 lieues des polars que je lis habituellement. Et c'est vraiment une très agréable surprise. On s'attache à ces familles, on vit avec elles, on souffre avec elles. On ne s'en rend pas compte mais peu à peu la tension monte jusqu'à devenir omniprésente. Le personnage principal finit d'ailleurs par s'en rendre compte lui aussi (il faut dire qu'il a un peu été mis devant le fait accompli, comme le lecteur). Et alors là, on enchaîne les pages, on les dévore, on ne veut plus lâcher le livre.
Bilan
Cela va faire hurler certains d'entre vous qui liront ce billet mais alors que j'étais arrivée à la page 397, et dans la mesure où j'étais obligée d'arrêter de lire pour partir travailler, j'ai lu les dernières pages. Il m'était impossible de partir sans connaître le mot de la fin. Dans mes habitudes de lectrice, c'est le gage d'une lecture de grande qualité. Si vous ne connaissez pas encore cet auteur, précipitez vous sur ses ouvrages. Pour ma part, je vais faire de même sur ses autres oeuvres.
J'ai lu ce livre dans le cadre d'un partenariat entre Livraddict et Albin Michel, que je remercie infiniment.