L'étrange cas du Dr Jekyll et de M.Hyde, R.L Stevenson
Résumé (4e de couverture):
Comment l'excellent docteur Jekyll, éminent scientifique et membre de la meilleure société londonienne, a-t-il pu se lier avec M.Hyde, un homme violent et sans éducation? Ses amis s'inquiètent: n'a-t-on pas vu le sinistre M.Hyde se glisser aux petites heures du matin, chez le docteur, en utilisant sa propre clef? Il ne fait aucun doute que le Dr Jekyll cache un effroyable secret.
Mon avis
Ce livre fait partie des (trop) nombreux classiques que je n'avais pas encore lu. Et pourtant...il me faisait envie depuis longtemps. De même, je n'avais jamais lu aucun livre de Stevenson, auteur tout de même de l'île au trésor. Pourtant lorsque mon fils est entré dans une lecture plus « experte », c'est l'île au trésor que je lui ai fait découvrir en premier.
Il est étonnant de penser que des livres que l'on ne connaît pas autrement que par leur réputation, marquent les esprits au point d'en arriver à les recommander alors même qu'on ne les a pas lu.
Il était grand temps pour moi de remédier à cet état de fait et de découvrir cet auteur écossais et cette nouvelle.
La nouvelle s'ouvre sur une promenade, dont on apprend qu'elle est hebdomadaire, entre M.Utterson et son cousin M.Enfield. M. Utterson est avoué de profession. Le narrateur le dépeint dans ce chapitre comme quelqu'un de renfrogné, de déshumanisé. Or, cet homme n'est pas aussi morne qu'il le paraît. En effet il lutte contre ses penchants naturels qui le portent plutôt vers les plaisirs quotidiens tels qu'aller aux spectacles et boire du bon vin. Il porte beaucoup d'amour aux gens qui l'entourent et le narrateur reconnaît qu'il est le dernier à déserter les gens qui tournent mal.
C'est précisément cette dualité de personnages que dépeint Stevenson. Ceux qui, tels M.Utterson, ne cèdent pas à leurs penchants naturels et ceux qui, tels que le Dr.Jekyll, n'y résistent pas. Pourtant le Dr Jekyll se dédouane de tout. Ce n'est certainement pas lui qui a de mauvais penchants pour la luxure et le mal, c'est M.Hyde. Les personnages sont d'ailleurs aux antipodes l'un de l'autre aussi bien physiquement que moralement : si le Dr Jekyll est déjà quelque peu âgé, M.Hyde est décrit lui, comme quelqu'un de vigoureux, de plus jeune. De même si le Dr Jekyll est une sommité, un philanthrope, la seule apparition de M.Hyde suffit à déchaîner la haine et la peur la plus viscérale.
Le Dr Jekyll confesse que « l'homme n'est pas un être unique mais un être double ». C'est donc cette composante de l'âme humaine que s'attache à décrire Stevenson.
Bilan
L'écriture de Stevenson est très fluide. Il multiplie les narrateurs (M.Utterson, le Dr Lanyon, le Dr Jekyll) via l'insertion dans le récit de lettres des différents protagonistes. Le récit s'achève d'ailleurs sur la confession du Dr Jekyll. Stevenson décrit les scènes avec un vocabulaire extrêmement précis qui a contribué au fait que je n'ai pas lâché le livre avant la fin.
Encore une fois, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Je vais découvrir avec plaisir d'autres oeuvres de cet auteur.
Je suis curieuse également de découvrir les adaptations de cette oeuvre au cinéma.